Ce projet propose de renouveler l’analyse des effets de lieu sur la santé des populations urbaines. Sans avoir l’ambition de couvrir l’ensemble des dimensions spatiales qui peuvent influencer la santé des populations, nous proposons ici de nous concentrer sur les ressources porteuses de santé (qu’il s’agisse d’équipements de soins, commerciaux, culturels, de loisirs ou de transports) et sur leur accessibilité spatiale. Raisonner en termes d’équipements accessibles nécessite de ne pas considérer comme fixe la distance entre un équipement précisément localisé et un individu qui peut se déplacer et dont l’inscription spatiale ne se réduit pas nécessairement à son seul logement. L’accessibilité spatiale ne peut donc pas se mesurer indépendamment de la façon dont les populations s’approprient (ou non) l’espace urbain.
Il s’agit donc d’approfondir les logiques spatiales des inégalités intra-urbaines de santé à travers la question suivante : dans quelle mesure les inégalités d’accès aux équipements, qui ne dépendent pas seulement de la localisation géographique des équipements mais qui résultent également des pratiques et des représentations spatiales des populations participent à la production des inégalités intra-urbaines de santé ?
A partir de données collectées à Montréal (Québec, Canada) et à Paris (France), le projet RelatHealth propose :
- de mettre en évidence les capacités différentiés des habitants à s’approprier l’espace urbain (objectif n°1);
- de renouveler l’analyse des inégalités sociales d’accès aux ressources à partir de mesures d’accessibilité qui intègrent la capacité différenciée des individus à s’approprier l’espace (objectif n°2);
- de montrer dans quelle mesure les inégalités sociales d’accès aux ressources urbaines contribuent à expliquer les inégalités sociales de santé (objectif n°3);
- de voir si les inégalités d’accès aux ressources urbaines jouent un rôle similaire sur les inégalités de santé observées à Paris et à Montréal (objectif 4).